Saint-Pétersbourg, dans les années 1860. Lors d'une visite officielle à l'Institut Smolny, prestigieux pensionnat pour jeunes filles de la noblesse russe, le tsar Alexandre II croise les yeux espiègles de la jeune Katia, rebelle patentée qui défie la discipline de l'établissement. Frappé au cœur par la rencontre, le souverain tente de l'oublier, notamment à cause de la jeunesse de la demoiselle. Mais celle-ci, nullement intimidée par leurs différences d'âge et de statuts (le tsar est aussi un homme marié), se sait déjà follement amoureuse. Son invitation au grand bal du palais d'Hiver va les remettre en présence…
Romance historique
Les amours illégitimes et passionnées d'Alexandre II, qui a notamment aboli le servage, et de la princesse Katia Dolgorouki, de près de trente ans sa cadette, appartiennent à l'histoire. Que la maîtresse du tsar, qu'il a épousée moins d'un an avant son assassinat en 1881, dans un énième attentat fomenté contre lui, ait été l'inspiratrice de ses réformes libérales relève en revanche de la fiction sentimentale. Remake d'un film de Maurice Tourneur avec Danielle Darrieux, lui-même inspiré du roman oublié de la princesse Bibesco, le film de Robert Siodmak, comme Sissi, vaut surtout par son évocation charmante et désuète des fastes monarchiques et par la grâce souveraine de Romy Schneider. À ses côtés, Curd Jürgens compose un tsar amoureux tout à fait convaincant.
Un compositeur en proie au syndrome de la page blanche retrouve l’inspiration après une rencontre inattendue. L’amour survient toujours là où on ne l’attend pas…
Né à Tunis, Azzedine Alaïa a su comme personne mettre en valeur le corps des femmes. Portrait d’un créateur emblématique des années 1980, doublé d’un orfèvre de la couture.
Petite silhouette vêtue de noir s’affairant autour d’immenses top models, Azzedine Alaïa aimait à se dissimuler derrière le corps des femmes, qu’il a habillées toute sa vie avec passion. Né à Tunis en 1935, il s’initie à la couture en regardant ses tantes broder et sous l’influence de Mme Pineau, la sage-femme qui l’a mis au monde, par ailleurs grande lectrice de Vogue. C’est elle qui l’inscrit aux Beaux-Arts de Tunis. Arrivé à Paris en 1956, il habille une comtesse en échange d’une chambre et rencontre le peintre Christoph von Weyhe, l’amour de sa vie. Le jeune homme se fait un nom et la main en taillant des tenues chics pour Louise de Vilmorin, Arletty, adepte d’élégants justaucorps dégageant le cou (détail qu’il reprendra plus tard) ou Greta Garbo, qui réclame un pardessus… "Travailler pour des clientes privées, c’est la meilleure école, car elles sont très exigeantes", commente l’ex-mannequin Farida Khelfa, qui fut l’égérie et l’amie d’Alaïa. Pour faire bonne mesure, celui-ci habille aussi les filles du Crazy Horse. Alors que Charles Jourdan lui refuse une collection (trop d’érotisme !), il s’envole pour New York. L’Amérique porte aux nues ses robes à zip, vestes en cuir ou blouses maillots so sexy, bientôt suivie par la France. À contre-courant de la mode d’alors, plutôt ample, Azzedine compose une silhouette souple et galbée, captant, à sa façon raffinée, l’esprit fitness des eighties. S’emparant du lycra, il célèbre les courbes du corps, qu’il modèle en sculpteur. Les grands mannequins défilent gratuitement pour récupérer ses vêtements aux coupes parfaites.
Gouaille timide
Nourri des éclairages d’un historien de la mode, de ses proches et de ses collaborateurs, qu'illustrent de très riches et émouvantes archives de ce créateur à la gouaille timide, disparu en novembre 2017, ce film retrace une carrière composée de deux périodes fastes et entrecoupée d’une traversée du désert : l’une en génial créateur des années 1980, l’autre en maître absolu de la couture après 2000.
Hatidze est une des dernières personnes à récolter le miel de manière traditionnelle, dans les montagnes désertiques de Macédoine. Sans aucune protection et avec passion, elle communie avec les abeilles. Elle prélève uniquement le miel nécessaire pour gagner modestement sa vie. Elle veille à toujours en laisser la moitié à ses abeilles, pour préserver le fragile équilibre entre l’Homme et la nature.
"Honeyland" a reçu le Grand Prix du Jury au Festival de Sundance en 2019, dans la catégorie Documentaire étranger. Le film a également été nommé pour l'Oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur documentaire, en 2020.
Swatow, aujourd'hui Shantou, ville du sud de la Chine. En 1886, les Occidentaux leur ayant interdit l'accès au port, Tang Hio, menuisier, n'a pu expédier par bateau la commande qu'il avait préparée avec sa femme Tang Leng Kung pour leur communauté installée au Cambodge. Pour s'occuper les mains, il part dans la forêt, où son épouse plante de jeunes pousses d'arbres, afin d'y chercher un beau tronc dans lequel réaliser une armoire pour y entreposer ce qu'ils ont de précieux. En 1922, peu après le terrible typhon qui s'est abattu sur la région, leur fils Siao Yi, devenu père de famille, songe à partir lui aussi au Cambodge. Mais ce n'est que sous l'occupation japonaise, en 1940, que son seul fils choisit l'exil…
Héritage culturel
Récompensé en 2018 à Annecy pour Funan, son premier long métrage d'animation inspiré du parcours de sa mère, Denis Do, réalisateur français d'origine cambodgienne, poursuit son exploration de la mémoire, de la transmission et de l'héritage familial, culturel et environnemental. Dialogué en dialecte teochew, en usage dans la province chinoise du Guandong, son moyen métrage animé nous entraîne, sur six générations et près de deux siècles, dans une évocation elliptique des grands bouleversements qui ont marqué l'histoire de la Chine, au travers d'une fresque familiale intimiste et sensible.
Quatre siècles de subordinations diverses ont donné au peuple taïwanais un goût prononcé pour la liberté, vivace malgré les appétits chinois. Retour sur l’histoire et les spécificités de la "belle île" par le journaliste Pierre Haski.
"Les autorités de Pékin ne doivent pas sous-estimer la force de la démocratie taïwanaise", déclare, en préambule de ce film, sa présidente, Tsai Ing-wen. Distante de 130 kilomètres des côtes chinoises, l’île se trouve au cœur de l’explosif bras de fer entre son voisin et les États-Unis. Mais son identité ne se réduit pas à sa résistance à la Chine communiste. Ce creuset où se mêlent 24 millions d’habitants d’origines diverses (parmi eux, 2 % d’aborigènes, les premiers habitants de l’île, particulièrement chouchoutés en période électorale) résulte d’une longue lutte pour la démocratie. Marquée par quatre siècles de colonisation, la "belle île" a successivement été envahie par les Espagnols, les Hollandais, les Mandchous et les Japonais, avant de se retrouver dans le giron de la Chine en 1945. Mais la révolution communiste orchestrée par Mao Zedong va tout bouleverser.
Naissance d’une nation
Protégé par l’armée américaine, le président Tchang Kaï-chek prend la fuite, emmenant dans son sillage 2 millions de soldats. Il se réfugie à Taïwan, qu’il va diriger d’une main de fer, contribuant à son essor économique mais aussi à d’intenses campagnes de répression. L’île devient un temps la seule République de Chine que reconnaît la communauté internationale. Elle porte toujours officiellement ce nom, même si son imposante voisine a depuis 1971 fait son entrée aux Nations unies, l’éjectant au passage. Authentique démocratie, cette société dynamique et ouverte, la première à avoir légalisé le mariage homosexuel en Asie, se situe aujourd’hui aux antipodes du monde totalitaire chinois. Parviendra-t-elle à préserver son indépendance et sa singularité chèrement acquises ? Écrit et réalisé par le journaliste Pierre Haski, spécialiste de géopolitique et des relations internationales, ponctué de nombreux reportages, interviews et archives, ce film explore cette démocratie et son histoire, afin de comprendre pourquoi ses citoyens veulent rester taïwanais.
Des bobines de films dorment sur des étagères d'archives en Serbie. Elles regorgent d’images oubliées de liesses populaires, de sommets politiques, et parfois de luttes armées anticoloniales. Mila Turajlić les exhume une à une et part à la rencontre de celui qui les a filmées : Stevan Labudović. Ce caméraman attitré du président yougoslave Tito - qui fondait au même moment le mouvement des non-alignés - a ainsi rapporté le plus grand corpus d’images de la guerre d’indépendance de l’Algérie qui ne sont pas tournées depuis le point de vue de la France. Mila Turajlić s’embarque à ses côtés dans le récit de ses aventures dans le maquis algérien, guidée par les archives exceptionnelles que constituent ses bobines et ses journaux intimes, à la découverte d’un chapitre inédit de l’histoire du cinéma anticolonial.
1830, c'est par une belle journée d'été qu'Aurore rend visite à ses cousines. Au cours d'une balade près du lac, les jeunes filles sont abordées par des cavaliers. Parmi eux se trouve Raphaël de Lorris, un homme totalement en contradiction avec les convictions d'Aurore. Lui aime la décadence et le libertinage, elle, est une femme pieuse, romantique et réservée. Tout les oppose, pourtant, ils tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Une passion qui finira par les détruire à petit feu.
Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 1971.
Il est brun, musulman, tendre et séduisant. Elle est blonde, catholique et pétillante. Ken Loach s’offre une échappée romantique avec cette idylle contrariée dans l’Écosse de l’après-11-Septembre.
D’origine pakistanaise, Casim est DJ dans une discothèque de Glasgow. Ses parents, aimants mais très attachés aux traditions, ont de longue date planifié son mariage avec Jasmine, une cousine vivant au Pakistan. En allant chercher sa sœur cadette Tahara, lycéenne dans un établissement catholique de la ville, Casim fait la connaissance de Roisin, une jeune enseignante. Entre le musulman et la catholique, c’est le coup de foudre. Mais très vite, les amoureux sont confrontés aux préjugés des uns et à l’intolérance des autres.
Amours et feintes
Pour l’engagé Ken Loach, Just a Kiss est une réponse au fort sentiment antimusulman qui s’est développé après le 11 septembre 2001 dans le monde anglo-saxon. Avec cette romance sur fond de communautarisme et de question identitaire, le réalisateur amène une touche de légèreté inhabituelle dans son cinéma social et politique. Après My Name Is Joe (1998) et Sweet Sixteen (2002), il revient en Écosse pour filmer cette fois le milieu de la petite bourgeoisie de Glasgow, qu’elle soit blanche ou pakistanaise. Roméo et Juliette d’aujourd’hui, Casim et Roisin affrontent l’un une famille cramponnée à ses traditions, l’autre des employeurs qui entendent régenter sa vie privée selon des préceptes religieux d’un autre âge. Blesser ses proches, se brouiller avec sa famille ou perdre son emploi, telles sont les épreuves qui attendent ce couple mixte. Les membres de la famille Khan sont néanmoins vus avec empathie, tout comme le directeur de l’école où Roisin enseigne la musique, sans caricature ni manichéisme. Reste une séquence avec un prêtre rigoriste et méprisant, qui prouve que Ken Loach n’a rien perdu de son sens de la révolte, même s’il s’accorde ici des plages de douceur et de
Ichiko est infirmière à domicile. Elle travaille au sein d'une famille qui la considère depuis toujours comme un membre à part entière. Mais lorsque la cadette de la famille disparaît, Ichiko se retrouve suspectée de complicité d'enlèvement. En retraçant la chaîne des événements, un trouble grandit : est-elle coupable ? Qui est-elle vraiment ?
Les derniers mois qui ont précipité le Chili dans la dictature de Pinochet, ou "l'agonie d'un processus révolutionnaire", selon les mots du réalisateur, Patricio Guzmàn. Une fresque documentaire en trois volets, exhaustive et saisissante, qui contribue aujourd'hui à la sauvegarde d'une mémoire écorchée vive.
Épisode 1 : L'insurrection de la bourgeoisie
Depuis 1970, Salvador Allende, élu sous la bannière d'un socialisme révolutionnaire qui a enthousiasmé le peuple ouvrier, préside le Chili. Mais l'opposition de droite, notamment le parti démocrate-chrétien, largement assisté par la CIA qui voit d'un mauvais œil l'instauration d'un nouvel élan marxiste en Amérique du Sud, cherche par tous les moyens à renverser le gouvernement. Par la voix des urnes, d'abord : le renouvellement du Parlement en mars 1973 est l'occasion d'une offensive électorale de la droite, qui se traduit par un semi-échec : la coalition de droite n'a pas engrangé les 60 % nécessaires pour destituer constitutionnellement le président. Qu'importe. Puisque le processus démocratique ne joue pas à leur avantage, l'opposition et Washington entament une campagne de désorganisation du ravitaillement de la population, via la destruction des stocks et le sabotage des semailles paysannes. Les organisations fascistes, de leur côté, sèment le chaos social pour justifier un futur coup d'État. Le mouvement Patrie et Liberté, par exemple, bénéficie du soutien financier des grandes entreprises et du Département d'État à Washington, qui a également infiltré ses agents instructeurs dans les milices pour les former à la terreur. Le basculement de la classe moyenne dans l'opposition fascisante, via une grève des transporteurs qui bénéficie du soutien des étudiants catholiques et du parti démocrate-chrétien, enfonce le dernier clou dans le cercueil de la démocratie. Le 29 juin, une tentative de putsch est lancée par des officiers contre le palais présidentiel de la Moneda.
Retrouver les autres épisodes du documentaire en cliquant ici.
En 1858, dans le quartier juif de Bologne, les soldats du Pape font irruption chez la famille Mortara. Sur ordre du cardinal, ils sont venus prendre Edgardo, leur fils de sept ans. L’enfant aurait été baptisé en secret par sa nourrice étant bébé et la loi pontificale est indiscutable : il doit recevoir une éducation catholique. Les parents d’Edgardo, bouleversés, vont tout faire pour récupérer leur fils. Soutenus par l’opinion publique de l’Italie libérale et la communauté juive internationale, le combat des Mortara prend vite une dimension politique. Mais l’Église et le Pape refusent de rendre l'enfant, pour asseoir un pouvoir de plus en plus vacillant...
Vlad, un jeune homosexuel russe dans le placard, revient de Moscou dans sa petite ville natale. Son frère Liokha lui a organisé une surprise : une soirée au sauna en compagnie d'une prostituée.
Derrière son image familiale et écolo, le géant du meuble suédois, plus gros consommateur de bois au monde, révèle des pratiques bien peu scrupuleuses. Une investigation édifiante sur cette firme à l’appétit démesuré.
C’est une des enseignes préférées des consommateurs, qui équipe depuis des générations cuisines, salons et chambres d’enfants du monde entier. Depuis sa création en 1943 par le visionnaire mais controversé Ingvar Kamprad, et au fil des innovations – meubles en kit, vente par correspondance, magasins en self-service… –, la petite entreprise a connu une croissance fulgurante, et a accompagné l’entrée de la Suède dans l’ère de la consommation de masse. Aujourd’hui, ce fleuron commercial, qui participe pleinement au rayonnement du pays à l’international, est devenu un mastodonte en expansion continue. Les chiffres donnent le tournis : 422 magasins dans cinquante pays ; près d'un milliard de clients ; 2 000 nouveaux articles au catalogue par an… et un exemplaire de son produit phare, la bibliothèque Billy, vendu toutes les cinq secondes. Mais le modèle Ikea a un coût. Pour poursuivre son développement exponentiel et vendre toujours plus de meubles à bas prix, le géant suédois dévore chaque année 20 millions de mètres cubes de bois, soit 1 % des réserves mondiales de ce matériau… Et si la firme vante un approvisionnement responsable et une gestion durable des forêts, la réalité derrière le discours se révèle autrement plus trouble.
Greenwashing
Pendant plus d’un an, les journalistes d’investigation Xavier Deleu ("Épidémies, l’empreinte de l’homme") et Marianne Kerfriden ont remonté la chaîne de production d’Ikea aux quatre coins du globe. Des dernières forêts boréales suédoises aux plantations brésiliennes en passant par la campagne néo-zélandaise et les grands espaces de Pologne ou de Roumanie, le documentaire dévoile les liens entre la multinationale de l’ameublement et l'exploitation intensive et incontrôlée du bois. Il révèle comment la marque au logo jaune et bleu, souvent via des fournisseurs ou sous-traitants peu scrupuleux, contribue à la destruction de la biodiversité à travers la planète et alimente le trafic de bois. Comme en Roumanie, où Ikea possède 50 000 hectares de forêts, et où des activistes se mobilisent au péril de leur vie contre une mafia du bois endémique. Derrière la réussite de l’une des firmes les plus populaires au monde, cette enquête inédite éclaire l’incroyable expansion d’un prédateur discret devenu un champion du greenwashing.
Une immersion dans les vies minuscules et intenses de cinq colonies de fourmis dans une clairière de la forêt amazonienne.
L’immense forêt guyanaise abrite plus de neuf cents espèces de fourmis. Dans une petite clairière, perdue dans la montagne de Kaw, quatre d’entre elles s’activent, du sous-sol à la cime des arbres. À la nuit tombée, les Atta quittent leur fourmilière, creusée au beau milieu de la trouée de verdure. Pour nourrir les larves, ces cueilleuses de feuilles cultivent un champignon dans un réseau de chambres et de galeries qui s'enfonce sur plusieurs mètres dans le sol. Chaque jour, les ouvrières remontent à la surface les boulettes de terre sorties des nouvelles galeries excavées. À mi-hauteur des arbres qui bordent la clairière, les Camponotus et les Crematogaster sont, elles, des jardinières. Pour survivre, elles édifient leurs nids avec des végétaux mâchés et ramassent des graines qu'elles sèment à l'intérieur : un bouquet exubérant de tiges, de fleurs, de fruits qu'elles défendent âprement contre les mandibules de leurs voisines du dessous. Les Daceton vivent quant à elles en hauteur : leurs nids, implantés dans les cavités des troncs et des branches, serpentent à travers plusieurs arbres voisins. Elles chassent en bande les insectes qui se hasardent près de leurs logis. L'arrivée des écitons vient bousculer les quatre communautés. Grandes prédatrices, ces fourmis nomades et carnivores sont une menace permanente pour la petite faune de la forêt...
Compétition, conflits, mais aussi entraide entre membres d'une même colonie et collaboration entre les espèces : pendant trois jours et deux nuits, le film suit les vies minuscules et trépidantes des fourmis de la jungle guyanaise.
Si le Japon est connu pour ses rituels et son raffinement, l'un de ses arts a vu sa réputation entachée de scandales et a peu à peu sombré dans l'oubli : le tatouage horimono. Longtemps, ces dessins tracés à l'encre étaient réputés assurer à ceux qui les portaient une protection magique. Ils atténuaient ainsi la peur des pêcheurs partis au large, donnaient du cœur aux pompiers affrontant les flammes et de la force aux ouvriers perchés sur les plus hauts échafaudages. Interdit au milieu du XIXe siècle, le horimono est alors récupéré par les bandes mafieuses des yakuzas, devenant un symbole de terreur. Aujourd'hui, une poignée de passionnés a entrepris de rendre à cette tradition ses lettres de noblesse. Des maîtres de cet art né au XVIIe siècle ouvrent les portes de leur atelier.
Ce portrait tissé d'extraordinaires archives et de témoignages nous propose une immersion dans le glamour, la créativité et l'esprit de la styliste iconique Mary Quant, disparue le 13 avril 2023 à l'âge de 93 ans. On mesure une part de l'héritage que cette gamine galloise éprise de liberté, qui a habillé les swinging girls des sixties, a laissé à son art.
"Sa douceur, sa retenue dans la voix", Salvatore Adamo la tient de sa mère. Il n’a que 4 ans au moment où toute la famille quitte la solaire Sicile pour s’établir à Mons, suite à l’accord "charbon contre main-d’œuvre " conclu en 1946 entre l’Italie et la Belgique. Son père, puisatier, deviendra mineur pour subvenir aux besoins des siens. Dans sa famille, on chante beaucoup, comme le veut la tradition italienne. Le jeune Salvatore, lui, mène de front sa vie de saltimbanque et ses études. De radio-crochet en radio-crochet, ses chansons – qu’il compose lui-même – finissent par attirer l’attention. Son paternel, encourageant, s’improvise manager avec brio. Protégé par sa famille ainsi que par une union solide avec la discrète Nicole, le jeune Salvatore affronte un succès débordant, qui traverse les frontières jusqu’au Japon. En décalage avec la déferlante yéyé, son charme désuet, ses paroles fleur bleue posées sur des valses siciliennes ou des tangos napolitains auraient pu déplaire. Il n'en est rien. Conquise par son enthousiasme et son romantisme, la jeunesse des années 1960 en fait son idole.
Gentleman chanteur
Sur un écran de cinéma, Salvatore Adamo voit défiler les images de sa vie qu'il commente avec une désarmante sincérité, de son timbre joliment voilé, s'interrompant parfois sous le coup de l’émotion. Ce portrait touchant de l’interprète de "Vous permettez, monsieur ?" dévoile une personnalité à la fois douce et déterminée, un gentleman chanteur, très musicien, qui continue à retranscrire le jour les mélodies qui lui viennent à l’esprit la nuit. Fait rare, son épouse, Nicole, accepte de sortir de l’ombre, pour livrer des confidences amusées sur leur vie. Nourri de commentaires de journalistes, de producteurs ou de musiciens comme Alain Chamfort, ce film permet aussi de mesurer l’héritage musical d’Adamo à travers plusieurs reprises de ses chansons, interprétées par des artistes comme Mélanie De Biasio ("C’est ma vie"), Albin de la Simone ("Et le temps s’arrêtait") ou Arno ("Les filles du bord de mer").
Manish Chauhan a grandi dans un bidonville de Mumbai. Acrobate et danseur de hip-hop autodidacte, il a découvert la danse classique à 20 ans. La fascination est immédiate, mais il est déjà "trop âgé" pour envisager d’en faire son métier, d’autant que sa famille, très pauvre, considère cet art comme un loisir de riches. Il décide pourtant d’entrer dans une école de danse, utilisant en cachette l’argent économisé par ses parents pour qu’il aille à l’université. Le jeune passionné rencontre alors un professeur de ballet israélo-américain, Yehuda Maor, qui devient son mentor. "Être acrobate ne m’intéresse pas, je veux qu'on me considère comme un danseur", affirme Manish. Au côté d’un autre élève talentueux, Amir, à qui Yehuda Maor donne également des cours particuliers, il débute un entraînement intensif. Pendant cinq ans, les réalisatrices Pip Gilmour et Leslie Shampaine (ancienne danseuse professionnelle) ont suivi le parcours de Manish : ses études en Inde puis à l’étranger, l’évolution de sa relation avec ses parents et avec son professeur, la pandémie qui retarde son entrée dans la vie professionnelle, une blessure qui menace de briser sa carrière… mais aussi ses joies, ses réussites et la nécessité vitale pour lui d’exercer son art. Un témoignage bouleversant.
De Harlem à Moscou, de Montparnasse aux cabarets berlinois, ce documentaire en deux volets revient sur l’élan d’émancipation féminine qui a traversé le monde occidental dans les années 1920 et sur les grandes figures de ces Années folles.
Épisode 1 : L'art et la carrière
En Europe, aux États-Unis et en Union soviétique, les années 1920 voient émerger une génération d’artistes femmes qui profitent du vent de liberté d’après-guerre pour revendiquer la place qui leur revient dans le milieu masculin des avant-gardes. À New York, la peintre Georgia O’Keeffe s’illustre avec ses natures mortes à l’érotisme exubérant. En URSS, la sculptrice Vera Moukhina conçoit des oeuvres monumentales emblématiques du réalisme socialiste. À Paris, Tamara de Lempicka devient une des figures du mouvement Art déco. La Berlinoise Hannah Höch s’approprie, elle, la technique du collage dadaïste.
Retrouver le second épisode en cliquant ici.
Glenn aime la nature. Un jour, alors qu’il observe les oiseaux, il rencontre l’amour de sa vie. Ensemble, ils décident de vivre en pleine nature, dans la forêt, comme ils l’entendent.
En 1991, Luc Jacquet partait pour sa première mission en Antarctique. Trente ans plus tard, il revient là où tout a commencé pour lui. Une invitation au voyage au cœur d’une nature sauvage et grandiose qui n’a jamais cessé de fasciner les hommes et d’attirer les plus grands explorateurs.
Avec sa présence irradiante et son phrasé unique, Marlon Brando a marqué le cinéma d'une empreinte indélébile. Ce portrait intime explore les multiples facettes du génie torturé, disparu en 2004. Avec les commentaires de Robert Duvall et Elia Kazan.
"Je trouve le métier d’acteur détestable, désagréable." L’affirmation peut sembler incongrue dans la bouche d’un monstre sacré du septième art. Marlon Brando a pourtant poussé la porte d’une école d’art dramatique presque par hasard. Débarqué à New York à l’âge de 19 ans, le petit paysan du Nebraska, dyslexique et solitaire, se forme à la méthode Stanislavski, fondée sur la vérité des émotions, sous la houlette de Stella Adler. Sa présence chargée d’électricité, sa beauté animale teintée de fragilité, alliées à sa capacité innée à vivre une scène plutôt qu’à l’incarner, suscitent immédiatement l’engouement. En quatre ans, d’Un tramway nommé désir (1951) à la comédie musicale Blanches colombes et vilains messieurs (1955) en passant par L’équipée sauvage, Sur les quais (qui lui vaut l’Oscar du meilleur acteur) ou Jules César, Marlon Brando précipite la fin de règne des grands acteurs britanniques shakespeariens et bouscule les codes de l’Amérique puritaine, en se forgeant une image de sex-symbol au tempérament rebelle. Une gloire absolue qu’il s’emploiera à saboter dans les décennies suivantes, jusqu’à devenir une caricature de lui-même : plus concerné par ses engagements pour les droits civiques ou la cause des Indiens que par les feux de Hollywood, il enchaîne les échecs commerciaux au cours d’un lent suicide artistique, néanmoins ponctué de sublimes résurrections (Le parrain, Apocalypse Now).
Insaisissable
De son enfance dévastée – entre un père violent et une mère alcoolique mais vénérée – à sa vieillesse recluse, Philippe Kohly (Gary/Ajar – Le roman du double) plonge dans les méandres d’une existence chaotique. Convoquant ses proches (amis, amantes) et égrenant sa filmographie légendaire, éclairée par les commentaires de Robert Duvall et Elia Kazan, ce film aux riches archives tisse un portrait intime de l’insaisissable Marlon Brando, séducteur compulsif et génie d’un art qu’il n’a cessé de dénigrer.
Avec ses toiles d’où jaillissent couleurs et émotions pures, Joan Mitchell a marqué la peinture abstraite américaine. Ce beau portrait explore l’œuvre d’une artiste qui a tracé un pont entre l’Amérique et la France, l’abstraction et l’impressionnisme.
Née en 1925 à Chicago dans une famille aisée, Joan Mitchell forge sa sensibilité artistique auprès d’une mère poétesse atteinte de surdité. Au tournant des années 1950, l’ancienne étudiante en arts, revenue d’un séjour déterminant en France sur les traces des maîtres de la modernité, rompt définitivement avec la figuration et se fait une place au sein de la bouillonnante avant-garde new-yorkaise, dans les rangs des expressionnistes abstraits (Jackson Pollock, Willem De Kooning…). Après une longue période entre deux rives, l’artiste se fixe en 1959 à Paris, où elle retrouve le peintre québécois Jean Paul Riopelle. Si le déracinement libère son geste, il mine aussi un temps la carrière de cette femme difficile d’accès, dont l’armure dissimule une peur de l’abandon. Momentanément passée de mode, éprouvée par une succession de deuils (ses parents, son ami poète Frank O’Hara) qui assombrissent sa palette, Joan Mitchell trouve refuge, à partir de 1967, à Vétheuil. Dans ce village du Vexin où vécut Monet et où son jardin couvert de tournesols la connecte à Van Gogh, celle qui se refusait à théoriser son œuvre ("Tous ces blabla détruisent tout") se nourrit des paysages alentour, figeant sur la toile les sentiments que lui a procurés la nature, tandis que les chagrins qui jalonnent son existence (rupture, décès, maladie) se transforment, sous son pinceau, en créations foisonnantes.
Intimité créative
Dans ce beau portrait, Stéphane Ghez (Oskar Kokoschka – Portraits européens, Xenakis révolution – Le bâtisseur du son) fait dialoguer archives, souvenirs d’amis (l’écrivain Paul Auster, la compositrice Gisèle Barreau, qui fut son assistante) et décryptages d’œuvres par des conservatrices (Sarah Roberts, du San Francisco Museum of Modern Art, Katy Siegel, du Baltimore Museum of Art…) pour retracer la trajectoire unique de Joan Mitchell. En marge de l’hommage que lui rend la Fondation Louis-Vuitton, une plongée passionnante dans l’intimité et le processus de création de cette immense artiste, disparue il y a trente ans.
Voici une nouvelle rubrique dans Blow up où nous allons évoquer une année au cinéma. Voyageons donc dans le temps et revenons 40 ans en arrière, à l’année 1984 : quels films, quels festivals, quels événements pouvait-on découvrir cette année-là ? Voici donc l’almanach ciné de l’année 1984 en 12 mois et pas moins de 70 films.
Au Japon, dans un futur proche, le vieillissement de la population s’accélère. Le gouvernement estime qu'à partir d’un certain âge, les seniors deviennent une charge inutile pour la société et met en place le programme « Plan 75 », qui propose un accompagnement logistique et financier pour mettre fin à leurs jours. Une candidate au plan 75, Michi, un recruteur du gouvernement, Hiromu, et une jeune aide-soignante philippine, Maria, se retrouvent confrontés à un pacte mortifère.
Caméra d'or au Festival de Cannes 2022.
Montrant Mandela en maître dans l’art des symboles et comment il rallia la musique, le cinéma, le sport et même la mode à sa cause, ce film raconte comment il incarna à lui-seul une Afrique du Sud multiculturelle et réconciliée.
Le film explore la genèse d’une légende bâtie en l’absence d’un Mandela emprisonné pendant 27 ans. C’est l’histoire d’un mythe sans visage, d’une lutte internationale contre l’apartheid, popularisée par des personnalités politiques et artistiques du monde entier. Avec une question lancinante : Mandela l’homme se montrerait-il à la hauteur de l’icône Madiba ?
En 2009, Tjostolv Moland et Joshua French, deux anciens soldats norvégiens travaillant en Ouganda pour une société militaire privée, traversent la frontière pour entrer en République démocratique du Congo. Au cours du trajet, en pleine nuit, une fusillade éclate et leur chauffeur est abattu. Craignant pour leur vie, les deux mercenaires tentent de se cacher dans la jungle, mais sont arrêtés quelques jours plus tard et jugés par un tribunal militaire – respectivement pour meurtre et complicité de meurtre, tous deux étant aussi accusés d'espionnage pour le compte de l'État norvégien. Condamnés à mort après un simulacre de procès, ils croupiront plusieurs années en prison, jusqu'à la mort mystérieuse de l'un d'eux... À partir de ces événement troubles qui firent les gros titres en Norvège, précipitant une crise diplomatique entre les deux pays, Marius Holst tisse un thriller politique tout en tension. Plus de dix ans après les faits, de nombreuses zones d'ombre subsistent toujours, notamment sur les responsabilités réelles des deux protagonistes.
D'anciens agents secrets devenus mercenaires sont chargés de récupérer une mallette dans une France pittoresque et pleine de dangers... Réunis par John Frankenheimer, Robert De Niro et Jean Reno font le job dans un film d'action millimétré et sans temps mort.
Dans le Japon médiéval, le ronin était un samouraï déshonoré pour avoir survécu à son suzerain, et condamné à errer en se mettant au service du plus offrant. Tels sont en effet ces cinq professionnels chevronnés du danger et du combat, recrutés sous pseudonyme par une jeune et belle Irlandaise dont ils ne tardent pas à apprendre qu'elle travaille pour le compte de l'IRA : des mercenaires. Leur mission à haut risque, mais bien rémunérée, consiste à récupérer dans le sud de la France une mystérieuse mallette. Mais seraient-ils prêts à se vendre à plus offrant encore ?
Haut la main
Scellée d'emblée par une Gitane maïs partagée au petit matin, l'amitié virile entre les durs à cuire taiseux Robert De Niro ("Sam") et Jean Reno ("Vincent") se situe quelque part entre la parodie de genre et le duo d'orfèvres, dans une France pittoresque comme les Américains l'affectionnent – toilettes au fond de la cour et Côte d'Azur éternelle. Cabotinant avec leur efficacité coutumière, ces deux agents très spéciaux, avec le renfort de seconds rôles tout aussi convaincants, font parfaitement le job dans un film d'action de haute précision, aux dialogues ciselés (signés David Mamet, sous pseudo, lui aussi) et aux effets spéciaux millimétrés.
Jérémy, pêcheur à Boulogne-sur-Mer, vit des moments difficiles. Baisse des ressources halieutiques et de ses revenus depuis le Brexit, explosion des coûts de l’énergie... : un témoignage alarmant sur la pêche artisanale en Manche.
Marin pêcheur, Jérémy est à la peine. Depuis des mois, les sorties en mer lui coûtent de plus en plus cher et lui rapportent de moins en moins. Avec la hausse du prix du gasoil, la raréfaction en Manche des espèces nobles comme la sole, mais aussi le Brexit, qui l’a privé de sa licence dans les eaux britanniques et de plus des trois quarts de ses revenus, le fileyeur boulonnais est entré dans une spirale infernale. Alors que le coût de son équipage et ses charges (crédits, taxes, impôts et factures) nécessitent un chiffre d’affaires mensuel de 40 000 euros, c’est à peine s’il parvient à en gagner quelque 6 000. Bien que soutenu par son père, marin pêcheur retraité, Jérémy ne s’en sort plus, incapable d’achever les travaux de la maison qu’il retape depuis deux ans avec sa femme Cynthia, laquelle écoule le produit de sa pêche en vente directe. Dans l'attente de son toit, le couple est hébergé, avec ses deux jeunes enfants, par les parents de cette dernière. "Même le dimanche, il est obligé de demander à son père sa carte bleue pour son camion, s’insurge-t-elle. Là, on est arrivé à un point où on ne peut même plus nourrir nos enfants. Si on n’avait pas de parents, on serait SDF."
Vague à l’âme
Au poste de pilotage du Jérémy-Florent II, le pêcheur a du vague à l’âme, à terre aussi. Comment pourrait-il lutter contre la concurrence des mastodontes des mers venus de Hollande qui ratissent les fonds de la Manche et rapportent chaque jour dans leurs cales 250 tonnes de poisson, soit l’équivalent de la pêche de cinq fileyeurs de Boulogne-sur-Mer en un an ? Dernier d’une longue lignée familiale dans le métier, le trentenaire jure qu’il fera tout pour empêcher son fils de suivre sa voie. En le filmant, plusieurs mois durant, dans son quotidien avec sa famille, la documentariste Anne Mourgues livre un état des lieux alarmant du monde de la pêche artisanale en Manche.
Dans la réserve kényane du Namunyak, refuge des pachydermes, la sécheresse menace les hommes comme les animaux. Ce documentaire suit deux gardiennes d’éléphanteaux qui luttent sans relâche pour protéger l’avenir de tous.
Au nord du Kenya, les éléphants ont subi pendant plus de trois décennies les ravages du braconnage. Mais en 1995, les Samburu, un peuple d’éleveurs semi-nomades, se sont unis pour créer une immense réserve communautaire, afin d’assurer la protection des espèces et de l’environnement. Son nom, Namunyak, signifie "lieu béni". Un orphelinat pour jeunes pachydermes, le sanctuaire Reteti, a également vu le jour quelques années plus tard. Naomi et Pauline, qui comptent parmi les premières femmes gardiennes d’éléphants au Kenya, y recueillent des petits, blessés ou abandonnés, avant de les réintroduire sur leurs terres ancestrales. Mais alors que la sécheresse s’intensifie dangereusement, Pauline, Naomi et leur communauté parviendront-elles à sauvegarder l’avenir de tous ?
S'appuyant sur les témoignages de prisonniers des ghettos institués dès 1939 par les nazis en Europe de l'Est, un poignant documentaire sur ce rouage déshumanisant de la machine génocidaire hitlérienne.
Que faire des juifs d'Europe ? Si, en réponse à cette odieuse question, l'idée d'une extermination organisée a germé dans les esprits des hauts dignitaires nazis dès les pogroms de la Nuit de cristal, en 1938, elle ne sera formulée ouvertement que quatre années plus tard. C'est d'abord par l'intermédiaire de lois antisémites, puis, dans les pays occupés, par la décision de parquer les juifs dans des ghettos, que le régime hitlérien les exclut progressivement de la société. Peu après l'invasion de la Pologne, les premiers de ces "quartiers juifs" sont institués à Lodz, en février 1940, puis à Varsovie, Lublin ou encore Cracovie, au prix d'expropriations et de déplacements de populations massifs. Administrées par des Judenräte, "conseils juifs" imposés par les nazis, composés de leurs propres habitants, ces villes dans la ville, où sévit la faim, la misère et les maladies comme le typhus, voient malgré tout se reconstituer un semblant de vie culturelle et sociale. Les habitants s'organisent, bravant la féroce répression. Peu à peu, les ghettos s'intègrent dans la logique de mise à mort des juifs d'Europe : quand la "Solution finale" est engagée, ils deviennent les sinistres salles d'attentes des camps d'extermination. Les rafles se multiplient, avec la collaboration – souvent contrainte – des conseils juifs, malgré les tentatives de résistance comme celle du ghetto de Varsovie, qui se soulève en avril 1943.
Antichambres de la mort
Dawid Sierakowiak, Miriam Wattenberg, Emanuel Ringelblum, Calel Perechodnik, Abraham Sutzkever, Simche Polakiewicz, Henryk Ross ou Mendel Grossman ont connu l'un des 1 200 ghettos d'Europe de l'Est. La plupart y ont laissé leur vie. Dans leurs journaux intimes, retrouvés dans les vestiges de ces antichambres de la mort, ou dans les Mémoires publiés après-guerre par celles et ceux qui en ont réchappé, tous témoignent de l'enfer qu'ils ont vécu. Narré par la voix de Léa Drucker, et riche d'images d'archive, ce film revient sur l'histoire des ghettos comme rouages à part entière de la machine de mort nazie. Insistant sur une mécanique génocidaire fondée sur la déshumanisation des juifs européens, affamés, expropriés, condamnés au travail forcé puis déportés et tués, le documentaire de Barbara Necek fait œuvre d'un salutaire devoir de mémoire.
Le 4 avril 1949, voilà tout juste soixante-quinze ans, était signé le traité de l’Atlantique Nord, qui consacrait, quatre ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la création de l’Otan. L’objectif premier de cette alliance militaire regroupant douze pays d’Europe et d’Amérique du Nord : éviter un nouveau conflit armé sur le continent européen, et contrer, dans un contexte de guerre froide naissante, l’expansion du bloc soviétique. Passée depuis sa création de 12 à 31 pays membres – parmi lesquels plusieurs nations de l’ancien bloc de l’Est –, l’organisation est à nouveau confrontée, avec l’agression russe de l’Ukraine, au spectre d’une guerre sur le territoire européen. Fragilisée par une histoire mouvementée, l’Otan fait face à un nombre croissant de défis, entre la difficile coordination de ses membres, les obstacles logistiques à surmonter en cas d’attaque sur le sol européen et la menace, agitée par Donald Trump, d’un retrait américain, à l’heure où la défense européenne dépend à 90 % des États-Unis… Sans oublier l’émergence de la superpuissance militaire chinoise, qui rebat les cartes des rapports de force internationaux.
Avenir incertain
Si la guerre en Ukraine semble avoir renforcé la cohésion de l’Otan, qu’Emmanuel Macron jugeait pourtant en état de "mort cérébrale" en 2019, son avenir à moyen terme reste encore largement incertain. Du centre de cyberdéfense de Tallinn jusqu'au siège politique de l’organisation à Bruxelles, en passant par Ulm, en Allemagne, d'où sont pilotés le déplacement des troupes et leur ravitaillement, ce documentaire dense détaille le fonctionnement complexe de la première alliance militaire au monde, et revient sur trois quarts de siècle d’une passionnante histoire. Il déroule notamment l’évolution de ses rapports, d’abord cordiaux puis de plus en plus belliqueux, avec un partenaire diplomatique devenu son plus redoutable adversaire : la Russie de Vladimir Poutine.
Edmond l'écureuil et Lucy l'oursonne sont élevés comme frère et sœur dans un majestueux châtaignier, sorte de cité radieuse de la forêt. Jouer et grandir au cœur de la nature, répondre aux énigmes que celle-ci soulève et vivre des aventures au grand air en compagnie de leur famille et tous les amis... C'est la belle vie !
Une série d'animation maligne et écolo, jusque dans sa fabrication : elle est produite en 3D temps réel pour un impact carbone plus faible et une plus grande richesse graphique !
Les épisodes
L'oisillon
La fleur de Mima
L'étonnant cerplumard
Le retour de Lison
Le sentier des voyageurs
La piste du loup
Les graines mystérieuses
Le parfum des émotions
La châtaigne magique
À partir de 3 ans
Jacques, médecin de campagne depuis plusieurs années, doit former son remplaçant, François, qui emménage avec Edith, son épouse, dans la maison d'à côté. Les deux épouses deviennent amies. Très vite, Jacques tombe amoureux d'Edith. Les sentiments s'en mêlent...
Considéré comme l’un des plus grands réalisateurs contemporains, Martin Scorsese a transmué en or sa fascination pour les marginaux en se référant sans cesse à ses racines italo-américaines. Une quête identitaire retracée dans ce documentaire tout en archives.
Petit-fils d’immigré italien, originaire de Polizzi, en Sicile, Martin Scorsese, né en 1942, grandit à Little Italy, quartier new-yorkais où vivent ensemble migrants irlandais, italiens et juifs. Dans ce monde à part, la Mafia cohabite avec Dieu et la famille est au cœur des préoccupations quotidiennes. Contraint par un asthme sévère à passer des jours enfermé dans l’appartement familial, le jeune Marty se rêve d’abord prêtre, puis cow-boy, à l’instar des héros des westerns de John Ford qu’il découvre à la télévision. Jeune étudiant en cinéma à la Tisch School of the Arts, il puise dans son entourage la matière de ses premiers courts métrages. À la fin des années 1960, embrassant le mouvement contestataire de la jeunesse américaine, il rêve de culture mainstream et de grands espaces. Il s’émancipe de Little Italy, où il avait situé l’action de son premier long métrage, Who's that Knocking at My Door, pour aller tourner dans le rural Arkansas Bertha Boxcar. À sa sortie en 1972, le film essuie un échec. Dès lors, sur les conseils de son ami John Cassavetes, Scorsese revient à ce qu’il connaît le mieux : la rue, ses minorités déshéritées et ses truands…
Sicile fantasmée
Il a fait entrer les Italo-Américains à Hollywood. De Mean Streets à Raging Bull, des Affranchis à The Irishman, Martin Scorsese a gravé l'attitude des mafiosi italiens dans nos imaginaires. Ses personnages, antihéros de son enfance à Little Italy, dessinent à leur manière une contre-histoire de l’immigration européenne aux États-Unis. Envisageant son œuvre comme une quête d’identité entre la Sicile fantasmée des origines et l’Amérique réelle et violente qu'il a connue, ce documentaire retrace la trajectoire d’un cinéaste couvert de prix au travers de nombreux extraits de films et d’archives inédites, notamment des interviews que Scorsese a données à la télévision.
Recueillant les témoignages d’anciens combattants de "MK", la branche armée de l’ANC, fondée par Nelson Mandela, ce documentaire rend hommage aux héros oubliés de la lutte contre l’apartheid, qui ont sacrifié leur vie pour libérer l’Afrique du Sud de l’oppression raciale.
Le tournant s’est produit en 1960. Après le massacre de Sharpeville, township au sud de Johannesburg où 69 personnes sont abattues par la police au cours d’une manifestation pacifique, le Congrès national africain (ANC) décide de poursuivre son combat contre l’apartheid, imposé depuis 1948, en rompant avec la non-violence. En 1961, la branche armée du parti, baptisée Umkhonto we Sizwe ("la lance de la nation"), ou "MK", voit le jour. Mais l’arrestation de ses principaux dirigeants, au premier rang desquels Nelson Mandela, puis leur condamnation à la prison à perpétuité à l’issue du procès de Rivonia (1963-1964) laissent l’organisation exsangue. En juin 1976, les émeutes de Soweto, provoquées par la sanglante répression d’une marche de lycéens dressés contre l'hégémonie de l’afrikaans dans les écoles noires, redonnent de l’élan au mouvement. Forcés à l’exil, de nombreux jeunes rejoignent les camps d’entraînement de MK à l’étranger. Dans la décennie qui suit, l'organisation armée multiplie les attaques contre la minorité blanche, tandis que le mouvement antiapartheid s’étend dans le monde entier, forçant le régime à entamer des négociations avec Mandela. Libéré le 11 février 1990, celui-ci est élu à la présidence de la République en 1994.
Mémoire effacée
"L’idée de présenter Mandela en pacifiste, c’est encore une façon de nous déposséder de notre histoire", estime Mac Maharaj, ancien dirigeant de MK. Pendant trente ans, des milliers de jeunes hommes et femmes se sont formés à la guérilla dans des pays voisins ou appartenant au bloc soviétique, dans l’objectif d’abolir la ségrégation raciale en Afrique du Sud. Remettant en lumière l’histoire et l’apport de l’aile militaire de l’ANC, illustrés par des archives, la réalisatrice Osvalde Lewat donne la parole à d’anciens soldats, qui racontent leur engagement, leurs actions mais aussi leurs rêves déçus. Alors qu’ils ont sacrifié leur jeunesse pour la cause noire, nombre d’entre eux ont ensuite sombré dans la misère et les addictions, privés de la reconnaissance qu’ils espéraient, dans un pays désormais rongé par les inégalités et la corruption. "Ce n’est pas pour ça qu’on s’est battus !", s’emporte ainsi un ancien membre des forces spéciales, qui vit à la rue.
Paillettes, pattes d’éph’ et boules à facettes ! Des bars de New York aux boîtes de nuit du monde entier, une histoire du mouvement musical qui a enflammé les années 1970, racontée par celles et ceux qui l’ont fait.
Épisode 1
Au tournant des années 1970, alors que la jeunesse américaine est en pleine ébullition, une contre-culture musicale naît dans les bars et restaurants de New York fréquentés par des communautés noires, latinos et homosexuelles marginalisées. Exit le rock planant et psychédélique : dans ces lieux festifs, précurseurs des premières discothèques, les DJ sélectionnent des morceaux funk, soul et pop dans un seul but : faire danser le public. Le mouvement disco est né, propulsé par des tubes inattendus, comme "Soul Makossa" de Manu Dibango, ou l’innovation rythmique de l’irrésistible "Four on the floor", développé en 1973 par le batteur Earl Young. Un son qui va bientôt quitter les marges pour conquérir le monde...
Rythme endiablé
De l’underground new-yorkais jusqu'au sommet des hit-parades, la grande aventure du disco, qui accompagne les luttes pour l’émancipation des femmes et des minorités, est narrée avec un enthousiasme communicatif par certains de ses plus inventifs artisans : George McCrae ("Rock Your Baby"), Anita Ward ("Ring My Bell"), Victor Willis, le "flic" des Village People, l’ingénieur du son Alex Rosner, mais aussi les héritiers contemporains de la vague disco comme les DJ David Morales et Colleen 'Cosmo' Murphy ou les membres des Scissor Sisters Jake Shears et Ana Matronic. Des images d'archives, extraits de clips et de concerts ponctuent ce réjouissant voyage musical au rythme endiablé.
Retrouver les autres épisodes de la série documentaire en cliquant ici.
Libéré à l’occasion d’une amnistie de fin d’année, Simon entreprend d’organiser le casse du siècle avec son compère Charlot. Leur cible : une bijouterie de luxe sur la Croisette. Dans un premier temps, les deux hommes se préparent minutieusement, surveillant le moindre mouvement dans la joaillerie. Mais au grand dam de Charlot, le regard de Simon se porte bientôt sur la séduisante et très raffinée antiquaire qui travaille à côté…
Idylle et gangsters virils
Emblématique du cinéma français des années 1970, La bonne année réjouit par la vivacité de ses dialogues et la force de caractère de ses protagonistes. En gangster irréductible qui vacille sous les feux de l’amour, Lino Ventura est au sommet de son art. L’habileté du scénario tient justement à l’introduction inopinée de l’idylle dans l’univers viril des deux compères, Simon et Charlot. Alors qu’ils sont entièrement dédiés à la préparation du hold-up, le trouble du premier nuit bientôt à sa concentration, tandis que le film dérive peu à peu vers la comédie romantique. Dans un décor de Croisette en Cinémascope, le trio signe une performance délicieuse, mise en scène avec entrain par Claude Lelouch.
Rien ne prédisposait Constantin Brancusi, né en 1876 au sein d’une famille de paysans aisés, dans une Roumanie encore rurale, à devenir quelques décennies plus tard l’inventeur de la sculpture moderne… Formé aux Beaux-Arts de Bucarest, le jeune artiste débarque à Paris en 1904, où il est quelques mois assistant de Rodin, avant de s’émanciper de cette figure tutélaire : "Rien ne pousse à l’ombre des grands arbres", dira-t-il. Dans l’atelier de l’impasse Ronsin, dans le quartier de Montparnasse, qu’il investira jusqu’à sa mort, il innove. À rebours de l’académisme, Brancusi opère une rupture radicale avec les canons de sa discipline – travail d’après modèle vivant, modelages préparatoires, souci de la ressemblance – pour privilégier la taille directe et se lancer dans une quête effrénée de la "forme pure". Un langage plastique révolutionnaire qui se matérialisera notamment par la série des Baisers, étreinte stylisée jusqu’à l’abstraction…
Formes en mouvement
C’est un documentaire très personnel que signe le réalisateur Alain Fleischer : un dialogue intime et poétique avec l’artiste, retraçant son parcours au plus près de ses œuvres, entre Paris et la Roumanie, où Brancusi a conçu des installations monumentales comme l’extraordinaire Colonne sans fin, totem minimaliste et mystique au socle constituant une création à part entière. Le film s’avère idéal pour rendre hommage à celui qui définissait la sculpture comme une "forme en mouvement" et qui, tout au long de sa vie, filma et photographia inlassablement son travail. Objet de fascination pour ses contemporains, c’est peut-être son atelier – une œuvre en soi – qui incarne le mieux sa quête de l’"essence des choses". Un sanctuaire reconstitué à l’identique au centre Pompidou, dans lequel nous plonge la caméra du réalisateur, révélant les sculptures sous une lumière nouvelle.
Sac à dos, banane et Birkenstocks: Katharina, Judith et Benjamin s’envolent pour Cuba pour retrouver leur ami Wanja, qui a disparu. Mais leur projet commun est rapidement relégué au second plan. Tandis que Katharina part en quête d’aventures sexuelles avec des Cubains, Judith s’amourache d’un prof de danse, et Benjamin comprend avec tristesse que ses sentiments ne sont pas partagés. Dans cet apparent paradis tropical, les clichés qui remplissent l’imagination des touristes occidentaux se heurtent à la dure réalité.
Deux auteurs se disputent l'histoire d'une jeune fille qui tombe amoureuse le soir du 14 Juillet, la faisant passer du drame à la comédie.
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, Jérusalem se retrouve plus que jamais au cœur des enjeux du conflit israélo-palestinien. Retour sur le passé et le présent de la ville aux trois croyances, plus que jamais divisée.
Le 7 octobre dernier, le Hamas attaquait Israël, donnant à son opération le nom de code de “Déluge d’Al-Aqsa”, en référence à la célèbre mosquée de Jérusalem. Cristallisant les antagonismes entre les deux peuples depuis près d’un siècle, la Ville sainte se retrouvait une fois de plus au cœur du conflit israélo-palestinien. Comme si tous les ingrédients du conflit se concentraient dans les limites, somme toutes étroites, de cette ville d’un million d’habitants, placée vainement sous un statut international lors du plan de partage de la Palestine en 1947. En 1967, lors de la guerre des Six Jours, l’armée israélienne s’emparait de Jérusalem-Est, qui se trouvait alors sous le contrôle des forces jordaniennes. Depuis, les Israéliens avancent à marche forcée, avec l’objectif affiché de renforcer la souveraineté juive sur la ville tout entière et de rendre irréversible cette annexion. Les plus nationalistes militent même pour la reconstruction du temple de Jérusalem, sur le mont du Temple, où se trouve l’actuelle esplanade des Mosquées.
Espoir toujours vivace
Les spécialistes du plus vieux conflit du monde s’accordent sur un point : rien ne se réglera sans une solution pour Jérusalem (Al-Qods en arabe, “le saint”). Saisir précisément les enjeux antagonistes, politiques et religieux, qui sont à l’œuvre dans la ville aux trois croyances s’avère donc essentiel. Ce documentaire, tourné après le 7 octobre, replace dans leur contexte les récents événements et remonte le fil de l’extraordinaire histoire de cette région pour éclairer le présent. Il interroge acteurs et témoins de ce conflit : islamistes, nationalistes juifs, imams, rabbins, intellectuels, urbanistes, militaires… Ce film, réalisé par le correspondant d’ARTE en Israël, Stéphane Amar, dévoile aussi une ville où les communautés se croisent sans toujours se haïr, où la modernité côtoie l’Antiquité et où l’espoir d’une résolution pacifiste n’a pas complètement disparu.
Pôle Nord, pôle Sud, les deux points les plus éloignés de la planète ont évidemment en commun le froid glacial et les immenses étendues de glaces, mais ils sont en même temps bien différents. Alors que l’Arctique est un océan entouré de continents, l’Antarctique est un continent cerné d’océans. Partons cette semaine à la découverte de ces deux espaces que convoitent certaines grandes puissances pour tirer profit de leurs ressources : nouvelles routes maritimes, hydrocarbures, réserves d'eau etc.
Russie, États-Unis, Canada, Islande, Suède, Norvège… de nombreux États sont situés dans le cercle polaire Arctique et s’y concurrencent sur les plans stratégiques, énergétiques et commerciaux. À l’inverse, l’Antarctique a le statut de territoire international dédié à la recherche scientifique, toute implantation militaire ou exploitation des ressources y est prohibé
Une femme disparaît. Deux hommes partent à sa recherche aux alentours de la ville de Trenque Lauquen. Ils l’aiment tous les deux et chacun a ses propres soupçons quant aux raisons de cette disparition. Les circonstances vont cependant se révéler plus étranges que prévues.
En deux parties et douze chapitres, « Trenque Lauquen » croise les récits de ses différents personnages et cartographie une ville. De la découverte d’une ancienne correspondance amoureuse dans une bibliothèque à de mystérieuses apparitions près d’un lac, la pampa n’a pas encore révélé tous ses secrets…
Le Dessous des Cartes vous emmène en Méditerranée orientale, sur une île singulière, Chypre, divisée en deux États, l’un reconnu par le Droit International, l’autre pas. Résultat : Nicosie, la capitale de Chypre est aussi traversée par un mur de délimitation, à l’image du Berlin des années 1980. Au sud, la République de Chypre, de culture grecque, a son siège à l’ONU et est membre de l’Union européenne. Au nord, la République de Chypre du Nord, de culture turque est uniquement reconnue par Ankara.
Chypre a toujours été tiraillée entre différentes influences - byzantine, ottomane, vénitienne, britannique, grecque – avant d’accéder à l’indépendance. Depuis 1974, sa partie nord est occupée par la Turquie et une « ligne verte », sous contrôle de l’ONU, sépare l’île en deux. Relations turco-grecques, zones économiques exclusives en Méditerranée orientale, prospections gazières sous-marines … : l’imbroglio chypriote est responsable de nombreux contentieux dans la région.
Parti à la rencontre des communautés qui vivent en osmose avec leurs chevaux, l’anthropologue et réalisateur canadien Niobe Thompson a parcouru le monde pendant deux ans pour tenter de comprendre l'histoire et la nature du lien si particulier qui nous unit à l'animal.
Si les premières œuvres d’art de l’humanité représentaient déjà des chevaux, nous en savons pourtant très peu sur la façon dont notre histoire commune a débuté. Des derniers peuples nomades vivant dans les montagnes de l’Altaï aux Bédouins de la péninsule arabique en passant par les Pieds-Noirs amérindiens, l’anthropologue et réalisateur canadien Niobe Thompson a parcouru le monde pendant deux ans. Parti à la rencontre de ces communautés qui vivent en osmose avec leurs chevaux, il a tenté de comprendre l'histoire et la nature du lien si particulier qui nous unit à l'animal.
Cultures équestres
En parallèle, les travaux du biologiste allemand de l’évolution Martin Fischer permettent, grâce à une animation en 3D, de redonner vie à l’ancêtre du cheval, dont l'apparence fait étonnamment penser à un petit renard. Des généticiens s’attachent également à expliquer le rôle du cheval dans les grandes vagues de migrations, dont celle du peuple yamna, qui a déferlé simultanément sur l’Europe et l’Asie il y a cinq mille ans, et a transformé le peuplement européen. Ponctué de superbes séquences, ce documentaire explore toutes les dimensions de ces cultures équestres, marquées par une collaboration sans faille entre l’homme et le cheval.
Après le coup de force des partisans de Donald Trump au Capitole en 2021, retour sur la radicalisation des vétérans de l’armée et leur implication dans les milices d’extrême droite. Une plongée glaçante dans la violence latente de la démocratie américaine.
Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump prennent d'assaut le Capitole, à Washington, afin d'empêcher le Sénat et la Chambre des représentants de confirmer formellement la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle. Le bilan est lourd : 5 morts et une centaine de blessés. Environ 15 % des assaillants s’avèrent être d'anciens membres de l'armée ou de la police américaines, souvent organisés en milices d'extrême droite hostiles à l'État. Cette statistique étonnante soulève une question importante : pourquoi est-ce précisément ceux qui ont fait le serment de protéger la démocratie qui l'attaquent ?
En marche pour la violence
Si la fumée au-dessus du Capitole s'est dissipée, le problème demeure : la société américaine apparaît profondément divisée et les risques d’affrontements sanglants restent élevés. Tous deux anciens militaires, le réalisateur américain Charlie Sadoff et son coauteur et producteur Kenneth Harbaugh ont pu aisément s'immerger dans le monde des vétérans de l’armée américaine. Ils ont eu accès à l’univers violent de l'extrême droite et de ses milices antiétatiques, comme les Proud Boys, les Three Percenters et les Oath Keepers, organisés et dirigés par des ex-militaires bien formés et motivés. Avec l'aide de témoins exclusifs – un ancien agent du FBI, un vétéran, un membre des Proud Boys, un chasseur de nazis ainsi que des experts de l’extrémisme de droite –, le film remonte jusqu'à l’origine de ces groupes et analyse leur radicalisation croissante, alors que Donald Trump a repris sa marche pour un second mandat à la Maison-Blanche.
Un vétéran de la Seconde Guerre mondiale s’enfuit à Cuba avec la femme d’un truand incarnée par Michèle Morgan... Orchestré par le discret Arthur D. Ripley, un film noir vénéneux et exotique, aux audaces esthétiques étonnantes.
Par un concours de circonstances, le vétéran Chuck Scott fait la connaissance du gangster Eddie Roman, qui lui offre un emploi de chauffeur. Désargenté, Chuck accepte le poste et découvre la violence de son patron, tortionnaire de sa propre épouse, Lorna, recluse dans sa sublime demeure sous la garde du sinistre Gino, l’homme de main de Roman. Tombé sous son charme, Chuck va tenter de l’aider à s’enfuir de cette prison dorée.
Sous les sunlights des tropiques
Au panthéon des films noirs américains de l’immédiat après-guerre, L’évadée fait figure de rareté, éclipsée par des titres tels que Les passagers de la nuit, La griffe du passé ou Les tueurs, sortis en 1946 et 1947. Pourtant, si cette relégation dans l’ombre peut se comprendre, tant le film d’Arthur D. Ripley souffre de son manque de moyens et d’un acteur principal moins charismatique que les Bogart, Mitchum et Lancaster de ses concurrents, elle constitue tout de même une injustice, si l’on se réfère à son inventivité et à son sens de l’atmosphère. En naviguant dans les eaux troubles de la criminalité entre la Floride et Cuba, L’évadée délocalise le film noir de ses bases citadines et pluvieuses pour plonger ses personnages dans la moiteur des tropiques. Un exotisme vecteur d’une dimension érotique décuplée, que l’on retrouvera dès les années suivantes dans des chefs-d'œuvre du genre, de Gilda à La dame de Shanghai. S’ajoutent à cela un scénario retors et ludique, la curiosité de voir Michèle Morgan dans l’un de ses rôles américains et un méchant d’anthologie incarné avec une modernité saisissante par Steve Cochran, secondé de Peter Lorre, habitué à jouer les hommes de main lugubres depuis sa fuite de l’Allemagne nazie. Sertie dans un noir et blanc subtilement contrasté et des cadres léchés, une perle à (re)découvrir.
Découvert après-guerre, le régime crétois intéresse toujours les scientifiques qui explorent ses effets protecteurs contre les maladies chroniques. Panorama des expériences passées et présentes, à la croisée du labo et de la cuisine.
Un comble ! Gagnée par les mauvaises habitudes alimentaires occidentales, la Crète, considérée comme l’un des berceaux du régime méditerranéen, affiche aujourd’hui des taux d’obésité alarmants, notamment chez les enfants. C’est pourtant sur cette île, et dans le reste du bassin méditerranéen, que le médecin américain Ancel Keys a découvert après-guerre le mode d’alimentation rêvé pour se prémunir contre les maladies cardio-vasculaires qui ravageaient son pays. Fruits, légumes, poissons, céréales complètes, légumineuses, huile d’olive, peu de viande et zéro sucre… : un régime ancestral et frugal, fondé sur les produits locaux et motivé par la grande pauvreté qui régnait alors en Europe du Sud. Ses bienfaits pour le cœur sont attestés depuis les années 2000, grâce à la vaste étude espagnole Predimed. D’autres chercheurs ont démontré son effet protecteur contre le cancer. Il pourrait aussi limiter les risques de démence.
Études et agapes
À l’inverse, une consommation excessive de viande rouge, de charcuterie et d’aliments ultratransformés aurait un effet ravageur sur notre santé physique et mentale. Cet instructif documentaire, qui décrit aussi l’assiette idéale, passe en revue les expériences menées hier et aujourd'hui, à Milan, Athènes, Bordeaux, Paris, aux États-Unis ou en Navarre. Mêlant approche scientifique et savoirs culinaires, ces études scrutent l’influence de l’alimentation sur la santé. Certaines d’entre elles incitent en douceur des patients à revoir leurs menus via des cours, recettes et repas conviviaux. La diète méditerranéenne cumule en effet les avantages d’être saine, bénéfique pour la planète et... savoureuse.
Après la disparition d’une lettre compromettante, un leader politique croise maîtres-chanteurs, policiers véreux mais aussi un amour salvateur... Avec Victor Lanoux, Jacqueline Maillan, Michel Galabru et Jacques Dutronc, un savoureux drame satirique signé Jean-Pierre Mocky.
Quand Horace Tumelat, président du parti RAS, apprend la mort de son oncle, il se rue chez le défunt où il constate la disparition d’une lettre compromettante qui pourrait ruiner sa carrière. Sa quête fébrile pour la retrouver croise une série de personnages mus par leurs seuls intérêts et plus malhonnêtes les uns que les autres. Mais l’apparition et le charme angélique de Noëlle, fille d’ouvrier communiste, vont le consoler de ses amertumes, au grand dam de sa secrétaire, laquelle lui voue un amour absolu…
Âmes sombres
Peut-on se réinventer et échapper à la noirceur de son âme ? Au cœur de ce drame satirique qui n’épargne personne, les voies de la rédemption restent périlleuses, si tant est que les protagonistes essaient de s’y aventurer. Adapté du roman éponyme de Frédéric Dard, qui partageait avec Jean-Pierre Mocky "la haine de l’hypocrisie", Y a-t-il un Français dans la salle ?, succès commercial en 1982, explore les vices de personnages en quête de jouissance individuelle. Prenant le parti d’exprimer en voix off les pensées intimes de ces âmes en perdition, le cinéaste frondeur crée dans ce film choral un récit à double entrée, irrigué par la joie contagieuse de l’outrance. Emmenés par ce maître de la direction d’acteurs et gravitant autour d'un excellent Victor Lanoux en président du parti, Michel Galabru, Dominique Lavanant, Jacques Dutronc ou Jacqueline Maillan sont servis par de savoureuses répliques. Ici, le dégoût viscéral de Mocky pour la société corrompue s’accompagne d’un souffle romantique salvateur, le héros échappant un temps à ses travers, avant d’être rattrapé par le cynisme.
Wong Kar-wai en musiques par Thierry Jousse…
Depuis des siècles, les artistes ne cessent de représenter la poitrine féminine, cette partie du corps marquée du sceau de l’intime et des émotions. À la faveur du discours sur les spécificités de genre et la diversité, les seins sont pour la première fois élevés au rang d’objet d’études à part entière dans l’histoire de l’art.
Depuis que l’art existe, le sein féminin est un motif constant de représentation, dont les formes et la symbolique ont connu mille mutations au fil des civilisations, de l’évolution du statut des femmes et des conceptions religieuses ou esthétiques. Ce n’est sans doute pas un hasard si les premières représentations humaines de l’histoire, les vénus préhistoriques, accordent une telle place à la poitrine, semblant inviter à une célébration de l’opulence du corps féminin. Durant des siècles, la statuaire gréco-romaine impose en Occident l’idéal du sein ferme et menu, équilibre parfait entre pudeur et érotisme, tandis que l’image de la Vierge allaitante veut donner de cet organe une image de pureté, symbole des nourritures spirituelles de la religion chrétienne. Si la peinture baroque et ses scènes galantes, comme les innombrables nus de l’âge moderne, exaltent les plaisirs de la chair, c’est toujours à travers le prisme d’un regard masculin – celui de l’artiste comme celui du spectateur idéal, pour qui le corps féminin reste avant tout un objet de désir. Une hégémonie que l’émergence d’artistes femmes, depuis un peu plus d’un siècle, est venue renverser : dans un geste puissamment politique, le sein devient enfin son propre sujet.
Voyage ludique
Aux côtés d’historiens de l’art, de commissaires d’expositions et d’artistes, ce documentaire nous entraîne dans un voyage ludique et érudit à travers l’iconographie occidentale, multipliant les allers-retours entre les chefs-d’œuvre du passé et les travaux de plasticiennes contemporaines. Les seins dénudés de la Vénus de Botticelli, la Vierge de Melun de Jean Fouquet, la Suzanne de Rembrandt ou la Liberté guidant le peuple de Delacroix y côtoient les autoportraits de Paula Modersohn-Becker, le Strip-Tease occasionnel d’Orlan, les Sex Pictures de Cindy Sherman, ou les travaux des héritières de ces pionnières féministes, comme Adelaide Damoah ou Birgit Dieker.
Au départ, Hyphen Hyphen, c’est avant tout une réputation. Celle qui veut que partout où le groupe joue, le public n’en sorte pas indemne. Et cette réputation, c’est à coup de centaines de concerts, depuis les bars à tapas du centre de Nice jusqu’aux scènes d’Europe et d’Amérique du Nord que le trio se l’est bâtie.
Mais si la présence scénique des Niçois est si électrisante, c’est aussi parce qu’elle est portée par des compositions pop dévastatrices. Oui, pop. Car pour Santa, Line et Adam, plutôt qu’un gros mot, la pop est une communion, un art qui rassemble. C’est d’ailleurs en référence à cela qu’ils optent pour le nom Hyphen Hyphen, signifiant "trait d’union" en anglais, et "lien" en grec.
C’est donc une pop assumée, dansante et synthétique mais pas pour autant vide de sens que le groupe formé en 2011 distille au fil d’une discographie entièrement chantée en anglais. Leur troisième album, C’est la Vie sorti en 2023, les voit revenir avec un paquet d’hymnes sous le bras. Autant donc dire que leur réputation n’est pas prête de s’en aller.
Concert filmé le 6 juillet 2023 au festival Musilac, Aix-les-Bains.
Tokyo, la nuit. Leo, un jeune boxeur, rencontre son « premier amour », Monica, une callgirl toxicomane. Elle est involontairement impliquée dans un trafic de drogue. Toute la nuit, un policier corrompu, un yakuza, son ennemi juré et une tueuse envoyée par les triades chinoises vont les poursuivre. Tous ces destins s’entremêlent dans le style spectaculaire de Miike, anarchique et jouissif.
Bruno et Malik vivent depuis 20 ans dans un monde à part, celui des enfants et adolescents autistes. Au sein de leurs deux associations respectives, ils forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas qualifiés "d'hyper complexes". Une alliance hors du commun pour des personnalités hors normes.
Non loin de Chartres, Annie, employée par une association, aide à domicile des parents en difficulté à s'occuper de leurs enfants. Christin, directrice adjointe d'un hôtel berlinois, concilie télétravail et management soucieux du "bonheur" des salariés. Lise a quitté son emploi de chargée de mission agronome pour se lancer dans l'Ariège comme productrice de miscanthus, une graminée précieuse pour lutter contre le changement climatique. Prof de philo vacataire dans une université anglaise et serveur les week-ends, Will a créé avec des amis le think tank Autonomy, avec l'objectif de transformer le travail.
De l'intime au public - Depuis les attentats de 2015, la foi qui relevait de l'intime a envahi le champ médiatique pour devenir une question publique et idéologique âprement débattue. Cet épisode revient sur les crispations entre la société française et l'islam et sur les amalgames, stigmatisants et clivants, entre religion et radicalité. Les protagonistes questionnent notamment l’injonction faite aux Français musulmans de condamner publiquement les djihadistes à travers le slogan "Pas en mon nom", comme leur droit à n’être pas "Charlie", tout en exprimant leur solidarité avec les victimes. De l'image de Daech en France à l’influence des pays d’origine ou de l’Arabie saoudite en passant par le développement du salafisme, le film met aussi au jour le vide laissé par des instances musulmanes officielles peu représentatives et pointe l’enjeu de la formation des imams. Il esquisse enfin une France multiculturelle peinant à accepter les six millions de musulmans, qui composent désormais une part de son identité.
Naissance d'un empire invisible - En 1865, une poignée de vétérans sudistes de la guerre de Sécession fondent une société secrète dans le Tennessee et lui donnent le nom de Ku Klux Klan, peut-être en référence au grec kuklos, "le cercle". Par jeu, puis pour terroriser, ils se parent d’attributs pseudo médiévaux, robes et cagoules dissimulant leur identité. Sur 9 millions d’habitants, 4 millions de Noirs libérés de l’esclavage vivent alors dans les anciens États fédérés du Sud.
En 1868, année électorale, le Klan, qui a grossi rapidement pour se transformer en organisation paramilitaire, multiplie attentats et lynchages pour les dissuader d’exercer leurs nouveaux droits. Quatre ans plus tard, quand Washington dissout le Klan et envoie l’armée rétablir l’ordre, ses membres et alliés se sont arrogé tous les pouvoirs. Sous l’égide des lois dites "Jim Crow", une ségrégation impitoyable succède à l’esclavage. Les images des lynchages, devenus monnaie courante, figurent sur des cartes postales.
Quelques décennies plus tard, dans une Amérique en pleine mutation où des millions d’immigrants affluent, le Ku Klux Klan, popularisé par le film de David W. Griffith Naissance d’une nation, qui fait vibrer 50 millions de spectateurs, renaît spectaculairement. Sous l’impulsion de ses leaders, il élargit son commerce de haine aux immigrants, aux communistes, aux juifs, aux catholiques…
Organisation de masse forte de près de 4 millions de membres, il contribue à faire voter en 1924 une loi limitant l’immigration aux Européens du Nord, qui reste en vigueur pendant plus de quarante ans. Affaibli par les scandales et la Grande Dépression, puis discrédité après la Seconde Guerre mondiale pour ses sympathies fascistes et nazies, le Klan disparaît pour resurgir une décennie plus tard, avec l’émergence du mouvement pour les droits civiques.
La chute - Ce second volet relate l'offensive de la justice à partir de 1983, les assassinats répétés de policiers, de magistrats et de représentants politiques commandités par Riina ayant fini par entraîner une réaction de l'État. Déterminé à mettre fin à l'impunité de la Mafia, le juge Giovanni Falcone fait extrader Tommaso Buscetta, un "vaincu" dont Riina a fait massacrer plusieurs proches, et le convainc de parler. De février 1986 à décembre 1987, le "maxiprocès" expose pour la première fois la nature et le fonctionnement de Cosa Nostra, pour condamner 475 inculpés à deux mille six cent soixante-cinq années de prison. Dix-neuf des chefs, dont Riina, écopent de la perpétuité. Jugé par contumace, ce dernier, une fois sa peine confirmée en appel, en 1992, sombre dans une fureur sanguinaire, tuant les juges Falcone et Borsellino. Le "parrain des parrains" sera arrêté début 1993, à Palerme, après vingt-quatre ans de cavale.
Si proches, si loin - Avec la chute du mur de Berlin en 1989, la confrontation Est/Ouest s'estompe. La Corée du Sud met en place une jeune démocratie et s'ouvre à la mondialisation libérale. De plus en plus isolé, le Nord doit faire face à de graves crises structurelles (pénurie d'électricité, famine effroyable en 1994, etc.) qui donnent à penser que le système étatique de distribution est en train de s'effondrer. Mais à la fin des années 1990, en Corée du Sud, les militants d'une nouvelle ère de coopération rallient de plus en plus de suffrages, tandis qu'une politique de la main tendue est menée en faveur de la République démocratique populaire. Si la question de la nucléarisation est devenue centrale, le peuple divisé se remet peu à peu à espérer une réconciliation. Mais après le 11 septembre 2001, une déclaration ahurissante de George Bush place la Corée du Nord dans "l'axe du mal", et réduit à néant les efforts d'ouverture du président Kim Jong-il. Se sentant traquée et menacée, la Corée du Nord va une nouvelle fois se refermer sur elle-même.
Siggi Jepsen est enfermé dans une prison pour jeunes délinquants après avoir rendu copie blanche lors d'une épreuve de rédaction. Le sujet : « Les joies du devoir ». Dans l'isolement de sa cellule, il se remémore la période qui a fait basculer sa vie. En 1943, son père, officier de police, est contraint de faire appliquer la loi du Reich et ses mesures liberticides à l'encontre de l'un de ses amis d'enfance, le peintre Max Nansen, privé d’exercer son métier. Siggi remet alors en cause l'autorité paternelle et se donne pour devoir de sauver Max et son œuvre…
Tiré du best-seller mondial de Siegfried Lenz.
Avant 12 jours, les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement sont présentées en audience, d’un côté un juge, de l’autre un patient, entre eux naît un dialogue sur le sens du mot liberté et de la vie.
Autrefois, la décision d’hospitaliser une personne contre son gré reposait sur le seul psychiatre. En 2013, la loi les a obligés à soumettre au juge des libertés leurs décisions. Raymond Depardon filme pour la première fois la mise en application de cette loi qui rend publique une parole autrefois réservée aux psychiatres. Une parole qui témoigne de l’histoire intime mais aussi, à sa façon, de l’histoire politique, sociale et morale de la France.
Après San Clemente, Urgences, Faits divers, Délits flagrants et 10e chambre, à la croisée de la justice et de la psychiatrie, 12 jours est une oeuvre profondément humaine et marquante.
Récompenses : Sélection officielle au Festival de Cannes 2017 – César 2018 : nomination du Meilleur documentaire
Chloé est une jeune femme très fragile et en pleine dépression. Elle entreprend alors une psychothérapie. Elle tombe rapidement amoureuse de son psychiatre, Paul, et ses sentiments sont partagés. La jeune femme paraît enfin épanouie. Quelques mois plus tard, le couple décide de s'installer dans un appartement commun. Chloé découvre alors que Paul lui a caché une partie de son identité.
1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.
L'histoire de la Palestine, de son origine à aujourd'hui, loin de ce que les médias appellent le conflit israélo-palestinien. Experts internationaux, historiens, diplomates des Nations unies, juristes en Droit International mais aussi simples citoyens… De nombreux témoignages donnent un éclairage primordial basé sur des éléments factuels, pour se débarrasser des clichés et des idées reçues !
Le dernier fabricant de magnétoscopes a stoppé sa production en 2016. Mais la VHS fait de la résistance. Recréés grâce à des applis, le grain, les stries, l’usure de la bande – tout ce qui faisait pester les cinéphiles il y a quinze ans – donnent aujourd'hui un cachet nostalgique aux images. La "K7" fait vibrer la corde sensible d'une génération grandie avec elle. Mais si elle connaît un revival, c'est aussi parce qu'elle a révolutionné nos vies. Dès la fin des années 1980, elle libère les particuliers de la dictature du programme TV, provoquant l'ire des studios et des chaînes qui voient diminuer les revenus du cinéma et de la pub. Seconde révolution : grâce à l'essor conjugué de la VHS, du caméscope et des vidéoclubs, on peut produire des films à petit budget que le public visionnera à l'abri des regards. Le porno dopera donc la croissance de la cassette, qui fera elle-même exploser le cinéma gore. Pour le pire et le meilleur, la VHS repousse les limites de la bienséance, et façonne l'imaginaire de hordes d'ados, gavés de films d'horreur et de kitsch.
Jeu télévisé canin
En respectant les codes visuels du support, rembobinage compris, ce documentaire conte avec brio la révolution artistique, sociale et économique fomentée par la petite boîte noire, qui ira jusqu'à faire souffler un vent de liberté (et de capitalisme) sur le bloc communiste. Nourri d'interviews de compulsifs et sympathiques pionniers de la vidéo, ce film plonge aussi dans la délirante culture visuelle générée par ce média, exemples improbables à l'appui (jeu télévisé canin, manuel de séduction, cours d'aérobic avec bébé au bras…).
Le second volet montre comment, à travers l'éclatement de la bulle immobilière et la crise des subprimes des années 2000, le "piège à pauvres" s'est refermé.
Il décortique les rouages de la "machine à dette" et expose avec clarté les logiques boursières qui ont mené à la crise mondiale actuelle. Dénonçant l'impunité des "banksters" et leur emprise sur la classe politique occidentale (aux États-Unis, on parle même d'un "gouvernement Goldman Sachs"), les réalisateurs concluent leur enquête sur un chiffre éloquent : les principaux dirigeants financiers mondiaux totalisent 95 milliards de dollars de salaire alors qu'ils ont accumulé 1 000 milliards de perte…
Pourquoi faut-il donner de l'argent public aux banques privées en faillite ? C'est par cette question sans ambiguïté que s'ouvre ce passionnant documentaire qui, pendant plus de deux heures, nous entraîne dans les arcanes d'un système financier devenu incontrôlable. Y répondre n'était pas gagné d'avance, tant est opaque l'univers de la finance. Mais Jean-Michel Meurice et Fabrizio Calvi (déjà coauteurs pour ARTE de Série noire au Crédit Lyonnais et de ELF : les chasses au trésor) nous ont habitués depuis longtemps à traiter sous une forme accessible des dossiers complexes. Noire finance s'inscrit dans cette veine : un montage très éclairant de propos de spécialistes, émaillé de scènes d'animation, retrace l'histoire politique des déréglementations qui ont abouti à la financiarisation de l'économie mondiale, au profit d'une spéculation criminelle.
Ayka vient d'accoucher. Elle ne peut pas se permettre d'avoir un enfant. Elle n'a pas de travail, trop de dettes à rembourser, même pas une chambre à elle. Malgré tout, elle se bat pour l'élever. Présenté en compétition officielle au festival de Cannes 2018, le film est reparti avec le prix de la meilleure interprétation pour son actrice principale Samal Yeslyamova.
Dans le Sud de la France, Jean, un acteur rattrapé par le passé, s'installe, clandestinement, dans une maison abandonnée où vécut jadis Juliette, le grand amour de sa vie. Une bande d'enfants du quartier, apprentis cinéastes, découvre la même demeure, décor parfait de leur prochain film. Jean et les enfants tomberont nez à nez, tôt ou tard...
Franck vit depuis 10 ans en marge d’un club de foot de province. Sans statut ni salaire, il connaît bien les joueurs et les couve autant qu’il les surveille. Un soir il rencontre Salomé, l’ex-maîtresse d’un joueur, qui a jeté son dévolu sur Djibril, une vieille gloire du foot venue finir sa carrière au club...
Flic consciencieux et expérimenté, Rashi est en couple avec Avigail dont il attend un enfant. Le jour où, à la suite d’une enquête interne de la police de Tel-Aviv, il se trouve brutalement mis à pied, il réalise que sa femme lui échappe de plus en plus… Saura-t-il réagir avant que son monde ne s'effondre ?
Chained est le premier opus de la Love trilogy du réalisateur israélien Yaron Shani.
Nina Wu a tout quitté pour s’intaller à Taipei dans l’espoir de faire une carrière d’actrice. Mais elle n’a tourné jusqu’alors que quelques publicités. Un jour, son agent Mark lui propose le casting du rôle principal d’un film d’espionnage. Malgré sa réticence à la lecture des scènes de nu et de sexe, Nina se rend à l’audition. Elle obtient le rôle mais le tournage est un cauchemar. Le metteur en scène, impitoyable, la martyrise pour obtenir ce qu’il veut d’elle à l’écran... L'actrice principale, Wu Ke-Xi, s'est inspirée de sa propre expérience traumatique pour écrire le scénario du film. Une libération de la parole viscérale, dans le sillage de l'affaire #MeToo.
Des trombes d’eau s’abattent sur Singapour. C’est la mousson. Les nuages s’amoncellent aussi dans le cœur de Ling, professeur de chinois dans un lycée de garçons. Sa vie professionnelle est peu épanouissante et son mari, avec qui elle tente depuis plusieurs années d’avoir un enfant, de plus en plus fuyant. Une amitié inattendue avec l’un de ses élèves va briser sa solitude... 7 ans après sa caméra d'or "Ilo Ilo", Anthony Chen continue son exploration culturelle et sensible de la méconnue cité-état de Singapour. Wet Season est sélectionné au Festival international du film de Toronto en 2019.
Marie est une jeune danseuse de l’Opéra de Paris. Après la mort brutale de son père le jour de son trentième anniversaire, elle décide d’arrêter sa pratique artistique et poursuit une existence de plus en plus recluse. Son deuil enferme Marie dans ses souvenirs, à travers les écrits mystérieux laissés par son père, ses pensées, et une maison qui semble l’emprisonner. Son amour pour Paul, un photographe qui a pris le dernier portrait de son père quelques minutes avant sa mort, va peu à peu éveiller en Marie une force vitale qui va l’aider à devenir une autre version d’elle-même.
Comment naît-on oiseau, pourquoi naît-on insecte, mammifère ou poisson ? Conçu avec des naturalistes et des experts, ce film retrace les étapes de la vie de dix espèces du règne animal de leur naissance à l’âge adulte. Une découverte de la nature comme vous ne l’avez jamais vue.
10 espèces d’animaux parmi tant d’autres naissent, vivent et s’apprivoisent les unes les autres le long d’une rivière… Le hibou moyen-duc prend son envol pour naître une seconde fois et apprivoiser la nuit. Le grèbe huppé sillonne son territoire de pêche, devenant invisible et fait la danse des algues. Le martin-pêcheur dans son voyage à la recherche d’une place au soleil. La tortue cistude qui se laisse guider par l’eau et défie le temps. La noctule de Leisler qui voit avec les oreilles la symphonie du soir. Le castor d’Europe, ce bâtisseur des berges qui ne peut résister à l’odeur des arbres. La salamandre tachetée explorer les deux côtés du monde, cette étrange merveille. Le butor étoilé, l’oiseau-roseau qui rêve d’attraper la lune. Le grand brochet qui souhaite devenir colossal pour vivre de grandes aventures. Et enfin l’anax empereur, ce combattant dont l’armure est forgée par le soleil. Tous s’exclamant : « Bonjour le monde ! ».
Réalisées en papier mâché, les délicates marionnettes prennent vie dans de superbes décors colorés, pour raconter aux petits et aux grands la vie de la faune et de la flore de nos campagnes et les sensibiliser à la préservation de la nature et à l’équilibre des écosystèmes. Un film frais et poétique. Un superbe bestiaire, original et malicieux, pour toute la famille.
Dès 4 ans
Angkor, capitale de l'empire khmer, la plus grande cité du monde au XIIIe siècle, est redécouverte par des explorateurs français au XIXe siècle. Ils trouvent une ville abandonnée dont les ruines n'ont depuis jamais cessé de fasciner. Aujourd'hui, des scientifiques de toutes nationalités tentent de percer les mystères de la disparition de cette civilisation. Archéologue, Christophe Pottier analyse les facteurs de la fin brutale de l'empire khmer, qui dominait la région depuis des siècles. Son réseau hydraulique (plus de deux cents grands canaux) était la clef de la puissance du royaume mais aussi son talon d'Achille.
Julie a un rendez-vous important aujourd'hui. Elle a aussi un bébé et pas de place en crèche. Elle a tout prévu, sauf les caprices d'un ascenseur fatigué et un tête-à-tête singulier avec son futur employeur .
Deux mille sept cents ans avant J.-C., c'est l'âge d'or des pyramides dans une Égypte à la puissance sans rivale. Pourtant, cinq siècles plus tard, le pays sombre dans le feu, le sang et le chaos. Un scribe chronique cet effondrement, première révolution qui laisse les monuments pharaoniques en cendres. Pourquoi le peuple s'est-il attaqué à ce qu'il avait de plus sacré ? À Saqqarah, au sud du Caire, l'archéologue Audran Labrousse mène l'enquête depuis trente ans dans les ruines de la nécropole de Pépi Ier, le dernier des grands rois. Selon lui, la recherche de l'éternité serait à l'origine du déclin de l'ancien empire. Car la résurrection, propriété exclusive du pharaon à l'apogée du royaume, est progressivement accordée à un nombre croissant d'Égyptiens, précipitant la chute du pouvoir.
Retrouvez les albums emblématiques de l’école des loisirs sur vos écrans. Des histoires portées par des lectures captivantes pour découvrir ou redécouvrir les aventures sensibles, drôles et rocambolesques des petits héros de vos enfants !
Bonjour Pompier
Au secours, Pompier ! C’est une journée ordinaire pour le pompier (qui est une pompière).
Pourtant, en rentrant chez elle ce jour-là après une journée bien chargée, elle a encore du travail…
Anton et la feuille
C'est l'automne ! C'est l'automne ! Avec son beau chapeau et son beau râteau de jardinier, Anton a rassemblé un énorme tas de feuilles mortes. Elles sont toutes là ! Ah non… Il en manquait une. Vite ! Elle s’échappe, elle s’envole, elle décolle. Pour l’attraper, Anton appelle à l’aide ses amis Lukas, Greta et Nina. Ils ne seront pas trop de quatre. Cette feuille est très désobéissante! On dirait qu’elle se moque d’eux. Ouf, ça y est… la feuille est ramassée. Mais au fait, qui l’a trouvée ?
Dès 3 ans
États-Unis, 1861, la guerre de Sécession fait rage. Une famille de colons français décide de fuir le Missouri où ils vivent depuis 20 ans. Edmond, Madeleine et leurs trois filles doivent traverser tout le pays pour prendre le premier bateau qui les ramènera en France. Victor, ancien mercenaire au comportement mystérieux, est chargé de veiller à la sécurité du voyage....
Quand les animaux parlent aux humains - Des chauves-souris qui babillent comme les bébés humains ou des loups qui se coordonnent en silence : les formes du langage animal sont étonnantes. Mais qu’en est-il du dialogue possible avec l’homme ? Depuis la fin des années 1950, des chercheurs du monde entier ont tenté de décoder les modes de communication des animaux. Ces dernières années, ils ont modifié leur approche : il ne s’agit plus désormais d’apprendre aux animaux notre langage, mais de décrypter le leur afin d’entrer en communication avec eux.
Inde, au début du 18ème siècle. La cour du roi Chhatrapati Shahu a besoin d’un nouveau dirigeant. Le jeune Bajirao, guerrier émérite doté d’une grande sagesse spirituelle, est choisi. Quelques années plus tard, durant l'un de ses voyages, Bajirao rencontre Mastani, princesse guerrière qui lui demande de l'aide pour repousser ses ennemis. Soufflés par leur bravoure mutuelle, ils tombent amoureux...
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Ce grand principe burlesque nourrit les aventures de nos trois petites marionnettes à l’imagination aussi gaffeuse que débordante. Leur délire faussement naïf garde un charme et un humour qui plaira aux petits comme aux plus grands. 8 courts métrages.
Dès 3 ans
Muriel est folle de joie de voir Alex, son petit-fils, qui vient passer quelques jours chez elle avant de partir vivre au Canada. Intriguée par son comportement, elle découvre bientôt qu’il lui a menti. Alex se prépare à une autre vie. Muriel, bouleversée, doit réagir très vite…
Freezer, fraîchement ressuscité, est toujours à la recherche des fameuses Dragon Balls. Il arrive sur Terre en compagnie de Paragus et de son fils Broly, des Saiyans rescapés qui vivaient en autarcie sur une planète hostile. S'engage alors un affrontement entre Goku, Vegeta et Broly…
"Ghost Cell" est une plongée en relief au cœur des entrailles d'un Paris organique. La ville est observée comme une cellule au travers d'un microscope virtuel. D'abord film documentaire et scientifique, "Ghost Cell" devient progressivement une balade onirique...
Une timide professeure de physique dans un lycée de banlieue est méprisée par ses élèves. Un jour, elle est foudroyée pendant une expérience dans son laboratoire et sent en elle une énergie nouvelle, mystérieuse et dangereuse...
Festival international du film de Locarno 2017 - Prix d'interprétation féminine pour Isabelle Huppert
En 1852, à la suite du coup d'État, l’armée de Louis Napoléon Bonaparte écrase la résistance des Républicains. Dans son village de montagne, Violette assiste à la rafle de tous les hommes. Après des mois passés dans un isolement total, elle et les autres jeunes filles se font un serment : si un homme vient, il sera celui de toutes…
Pourquoi tout le monde change-t-il soudainement de comportement ? Etsuko est-elle la seule à se rendre compte que son amie, son patron, son mari ne sont plus tout à fait les mêmes ? Peu à peu, elle réalise que les humains sont en train de perdre leurs émotions...
Un film fantastique intimiste et troublant par le réalisateur de Shokuzai.
Un vieux poète, qui loge dans un hôtel au bord d’une rivière, fait venir ses deux fils, pensant que sa fin est proche. Lieu de retrouvailles familiales, l’hôtel est aussi celui d’un désespoir amoureux : une jeune femme trahie par l’homme avec qui elle vivait vient y trouver refuge et demande à une amie de la rejoindre…
Pérou, au plus fort de la crise politique des années 1980. Georgina attend son premier enfant. Sans ressources, elle répond à l’annonce d’une clinique qui propose des soins gratuits aux femmes enceintes. Mais après l’accouchement, on refuse de lui dire où est son bébé. Déterminée à retrouver sa fille, elle sollicite l’aide du journaliste Pedro Campos qui accepte de mener l’enquête.
Après avoir été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2019, Canción sin nombre a reçu le prix du meilleur film et celui de la meilleure photographie au Festival International du film de Stockholm.
Une plongée dans les coulisses de L’Opéra de Paris, alors que le directeur Stéphane Lissner ouvre sa première saison en 2015. Des hautes sphères du pouvoir aux petites mains de la création, de la danse au chant lyrique, "l’Opéra" met en scène des passions humaines et raconte des tranches de vie au coeur d’une des plus prestigieuses institutions lyriques du monde.
En une brûlante journée d’été 2013, Fatma et sa fille Nora prennent la route pour la prison de Fleury-Mérogis. Elles vont découvrir les méandres de ce système carcéral oppressant et infernal.
L'attente est longue, très longue pour ces femmes qui rendent visite à leurs proches écroués. Cela est d'autant plus insupportable que la chaleur les étouffe et fait monter la tension...
Le premier film réalisé par l'actrice Rachida Brakni qui dépeint la prison comme une punition pour tous, les détenus et les proches de ces derniers.
Première causerie - Cette première partie couvre la période 1954-2000, où Agnès Varda se consacre au cinéma, entre fiction et documentaire – et parfois les deux en même temps, comme lorsqu'un bateleur s'invite devant la caméra dans Cléo de 5 à 7. Filmer la majorité silencieuse (les commerçants de Daguerréotypes) ou une minorité en révolte (les Black Panthers), raconter le combat féministe (L'une chante, l'autre pas) comme l'errance d'une jeune fille dans Sans toit ni loi : la cinéaste commente ses inspirations, ses choix d'écriture et de tournage, et l'irruption, parfois tragique, du cours de son existence dans sa filmographie. La maladie de son compagnon Jacques Demy l'amènera ainsi à tourner le poétique Jacquot de Nantes.
Par une terrible nuit d'orage, où la jument Lozana vient de faire une fausse couche, une jeune fille échappée d'une maison de redressement arrive à l'hacienda de Don Guadalupe. Elle y est bien accueillie, seule la vieille servante Felisa la considérant comme une envoyée du diable. Susana séduit d'abord Jesus, l'intendant coureur de jupons, puis Alberto, le fils de la famille, et enfin Don Guadalupe lui-même. Elle réussit à faire renvoyer l'intendant, qui a appris la vérité sur elle, et est sur le point de faire chasser la mère de famille, Dona Carmen , lorsqu'on vient finalement l'arrêter. Avec son expulsion, l'hacienda retrouve son calme, auquel répond la guérison de la jument.
Pour comprendre pourquoi la chaussure exerce un tel pouvoir sur les femmes, "God Save my Shoes" s'est plongé au coeur même de la psyché et du placard des femmes, examinant la portée culturelle de la chaussure et interrogeant tous ceux qui jouent un rôle majeur dans ce phénomène : collectionneuses, simples amateurs, historiennes, psychologues, stars, rédactrices de mode et jusqu'aux fétichistes…
Avec la participation :
- de créateurs :Christian Louboutin, Maolo Blahnik, Pierre Hardy, Robert Clergerie, Bruno Frisoni...
- d'artistes : Kelly Rowland (chanteuse), Fergie (chanteuse des Black eyed Peas) Dita von Teese (égérie du new burlesque et modèle)...
- de professionnels de la mode : Caroline de Fayet (Elle), Filipa Fino (Vogue), Laurent Giraud (Playboy, FHM)
- d'amoureux de la chaussure célèbres ou anonymes...
Agnès Varda et JR ont des points communs : passion et questionnement sur les images en général et plus précisément sur les lieux et les dispositifs pour les montrer, les partager, les exposer.
Agnès a choisi le cinéma. JR a choisi de créer des galeries de photographies en plein air. Quand Agnès et JR se sont rencontrés en 2015, ils ont aussitôt eu envie de travailler ensemble, tourner un film en France, loin des villes, en voyage avec le camion photographique (et magique) de JR. Hasard des rencontres ou projets préparés, ils sont allés vers les autres, les ont écoutés, photographiés et parfois affichés. Le film raconte aussi l’histoire de leur amitié qui a grandi au cours du tournage, entre surprises et taquineries, en se riant des différences.
Emmanuèle Bernheim et Alain Cavalier sont liés par trente ans d’amitié. Ils préparent un film d’après le livre autobiographique de la romancière : Tout s’est bien passé. Elle y raconte comment son père lui a demandé " d’en finir " à la suite d’un accident cardio-vasculaire. Cavalier lui propose de tenir son propre rôle et que lui, soit son père. Un matin d’hiver, Emmanuèle téléphone à Alain ; il faudra retarder le tournage jusqu’au printemps, elle est opérée d’urgence.
Elles ont à peine 20 ans et affrontent l'État Islamique au Kurdistan syrien. Dans cette région du monde où l'homme marche devant et la femme derrière, le fait qu'elles aient pris les armes au côtés de leurs frères revêt une signification extraordinaire. Leurs foulards de couleurs, leur calme et leur courage ont fait le tour du monde. À contrepied des flux catodiques d'images de guerres, Stéphane Breton filme leur quotidien dans un monde en ruine, l'attente et les veillées d'armes autour du souvenirs des disparus. Ce sont les combattantes kurdes, les Filles du feu.
Un documentaire introspectif à la forme unique, qui fait le lien entre l'histoire intime du réalisateur et la mémoire historique du Chili.
Au Chili, quand le soleil se lève, il a dû gravir des collines, des parois, des sommets avant d’atteindre la dernière pierre des Andes. Dans mon pays, la cordillère est partout mais pour les Chiliens, c’est une terre inconnue. Après être allé au nord pour "Nostalgie de la lumière" et au sud pour "Le bouton de nacre", j’ai voulu filmer de près cette immense colonne vertébrale pour en dévoiler les mystères, révélateurs puissants de l'histoire passée et récente du Chili.
Festival de Cannes 2019 - Oeil d'Or du meilleur documentaire
Dans un futur proche… Le village de Bacurau dans le sertão brésilien fait le deuil de sa matriarche Carmelita qui s’est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu de la carte. Une menace sourde pèse sur le village...
Prix du jury au festival de Cannes 2019
Après Aquarius, les Brésiliens Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles reviennent au cinéma avec Bacurau, récompensé du Prix du Jury au dernier Festival de Cannes. Un film de genre et d’anticipation entre western et thriller.
Quand une petite communauté est obligée de se défendre contre un énigmatique envahisseur.
«Arrête de faire le singe», disaient toujours mes parents. Un jour, Papa en a eu marre. Il m’a emmené au zoo et m’a dit : «Tu vois ce qui se passe quand on fait le singe ? Tu veux finir dans une cage ?»
Non, je ne voulais pas être enfermé. Alors je suis parti. Il y avait de la place pour moi dans ce vaste monde.
Pour son anniversaire, Laëla a reçu un lion. Contrairement aux idées reçues, le lion est un merveilleux animal domestique... Il prend peu de place, une niche au jardin lui suffit amplement. Un bain par semaine est suffisant pour garder son poil soyeux et brillant, et une petite coupe de temps à autre lui fait le plus grand bien. N'hésitez pas à l'emmener à l'école, le lion adore les enfants.
Dès 4 ans
Jules, Léo et Gaspard construisent un super campement : une grande boîte en carton, un tissu et quelques bâtons, deux trois sacs en plastique et cinq six briques. Le roi Jules et ses chevaliers passent la journée entière à combattre les dragons et les monstres. Mais lorsque la nuit tombe, les braves combattants s’en vont un par un rejoindre leur maman et le roi Jules se retrouve seul sur son édredon, au milieu des bruits du jardin…
Dans La vengeance de Cornebidouille, Pierre avait réussi à faire manger sa propre soupe à l’abominable Cornebidouille, ce qui l’avait illico transformée en potiron… Mais une sorcière se résigne-t-elle à sortir de la vie de ses victimes ? Non ! Plus tard, quand sa maman coupe en deux un potiron pour le dîner et qu’aussitôt une odeur épouvantable se répand, Pierre a une intuition : Cornebidouille est de retour… Il ne se trompe que sur un détail. À présent, elles sont deux et elles veulent se venger. Il va encore falloir ruser !
À partir de 5 ans
Charlotte rencontre un chien au pelage étrange. Pourra-t-il rester son ami ?
Charlotte a un ami qui n'est pas comme les autres. C'est un chien au pelage bleu et aux yeux verts brillants comme des pierres précieuses. Il vient la voir tous les soirs. Charlotte aimerait le garder mais sa maman s'y oppose. C'est alors qu'elle se perd dans la forêt.
Dès 5 ans
Henry Pinkle a de gros problèmes psychologiques. Obsédé par la télévision, il veut se suicider lorsque son émission préférée est annulée. C’est alors qu’il rencontre un homme qui lui promet de faire de lui une star s’il tue des innocents.